Semblant de retour au calme sur fond de négociations

Le blocage politique est toujours total en Côte d'Ivoire. D'un côté, Alassane Ouattara a nommé Guillaume Soro chef du gouvernement, lequel a formé une nouvelle équipe. De l'autre, Laurent Gbagbo a désigné Gilbert-Marie Ngo-AKé, là aussi comme Premier ministre, lequel devrait former son cabinet dans les heures qui viennent. La journée de dimanche a été riche en rebondissements avec l'arrivée du médiateur de l'Union africaine, Thabo Mbeki. L'ancien président sud-africain, pour qui la « situation est très grave », a poursuivi ses contacts, ce lundi matin, tandis qu'à Abidjan la vie reprend progressivement son cours.
Parler d’un retour à la normale serait donc bien abusif. Les manifestations n'ont pas cessé. Par exemple à Treichville, dans le centre, ce lundi matin des jeunes pro-Ouattara ont à nouveau dressé des barrages, enflammé des pneus, quelques coups de feu sporadiques des forces de l’ordre se faisaient entendre, en milieu de journée, dans cette commune populaire et plusieurs habitants nous signalent des arrestations musclées.
D’après des sources sécuritaires, la nuit a été agitée dans la banlieue de Bingerville. On parle d’un mort dans les rangs des manifestants du RHDP (coalition soutenant Alassane Ouattara) tué par les Forces de défense et de sécurité (FDS).A Abobo, grand quartier populaire d'Abidjan, beaucoup gens ont peur et restent terrés chez eux.
Les incidents les plus graves du week-end ont, en fait, été recensés hors d’Abidjan. Par exemple à Dabou, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale économique ivoirienne, il y a eu cette fin de semaine des affrontements entre partisans des deux camps qui, selon nos informations, ont fait au moins 4 morts.
Sarkozy réaffirme son soutien à Ouattara
Depuis que Laurent Gbagbo a prêté serment, les réactions sont nombreuses. La communauté internationale dans son ensemble - notamment les Nations unies, l'Union européenne et l'Union africaine - estiment que le vainqueur est bel et bien Alassane Ouattara. L'UE menace désormais la Côte d'Ivoire de « sanctions », faute de résolution de la crise. De son côté, le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, en déplacement officiel en Inde, a redit qu'il n'y avait pour lui qu'un seul président légitime: Alassane Ouattara.
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