lundi 13 décembre 2010

Commémoration tournante de la fête de l’indépendance au Bénin

Dans l’univers des éléphants blancs de Lokossa
 

Depuis 2007, le gouvernement de Boni Yayi a pris la décision, saluée par tous, de faire abriter, de manière tournante, les manifestations entrant dans le cadre de la commémoration de la fête de l’indépendance par les grandes villes du pays. Ainsi, de 2007 à 2010, les villes d’Abomey, de Parakou, de Lokossa et de Porto-Novo ont accueilli successivement lesdites manifestations avec d’importants effets induits en terme de construction d’infrastructures urbaines. Pour ce qui concerne la ville de Lokossa, d’importants investissements, non achevés, ont été abandonnés…
Des logements presqu’achevés envahis par la brousse, des reptiles… sont ce qui reste des chantiers de construction de logements initiés dans la ville de Lokossa à l’occasion de la commémoration du 1er août 2009. Ainsi, les habitants de la ville de Lokossa retiennent un arrière goût un peut amère à la suite de la commémoration chez eux de l’édition 2009 de la fête de l’indépendance. Peut-être qu’il s’agit là d’un sentiment partagé par tous les habitants des villes qui ont successivement accueilli depuis 2007 les cérémonies officielles nationales du 1er août. En attendant, d’en avoir une réponse précise, les rumeurs révèlent que généralement les chantiers engagés dans le cadre de cette commémoration tournante sont abandonnés une fois le 1er août passé. La situation à Lokossa, très préoccupante, confirme lesdites rumeurs.
Des logements inachevés abandonnés dans la brousse
Plusieurs sont les chantiers ouverts à Lokossa dans le cadre des festivités du 1er août 2009. Au nombre de ceux-ci, il y en a plusieurs, notamment les routes et les différentes réfections qui étaient indispensables à la tenue des manifestations qui ont été bien achevés. A côté de ceux-ci, il y avait l’ambitieux projet de construction de logements à différents standings. L’objectif était d’utiliser lesdits bâtiments pour loger certains hôtes de marque invités à prendre part aux festivités, puis après la fête, les mettre à la disposition du public sur la base de contrat de location vente. Comme ailleurs, à Lokossa, les chantiers de construction de logements ne sont pas arrivés à terme avant les manifestations festives. Ainsi, l’Administration ayant en charge ledit projet avait la responsabilité de le conduire jusqu’à son achèvement. Mais un an après, le constat est à la limite de l’inacceptable. C’est le sentiment qui anime les populations de Lokossa précédemment plongé dans la croyance selon laquelle ce projet était l’une des retombées visibles et bénéfiques pour leur localité. Tel que le montrent les photographies d’illustration du présent papier, le chantier presqu’achevé a été abandonné. Ainsi, l’ensemble des logements sont dans la brousse et servent d’abris aux reptiles et autres petits ruminants. Le grand nombre des bâtiments est déjà couvert et les revêtements au sol achevés. Pourtant ils sont abandonnés et les portes et fenêtres sont restées paradoxalement ouvertes. Ainsi, en plaine saison de pluie, l’intérieur de ces bâtiments est inondé laissant évoluer certaines plantes. Certaines portes et fenêtres sont dépourvues de leurs serrures précédemment installées. Les douilles et réglettes sont sans ampoules alors que celle-ci étaient déjà bien installées, selon les témoignages recueillis sur place. Certaines toitures, en tuile, présentent des trous béants. Bref, la désolation est effective sur ce vaste domaine qui a pourtant bénéficié de plusieurs milliards de francs Cfa du contribuable béninois. D’importants investissements abandonnés à la brousse et aux intempéries. Toute chose qui laisse croire que le projet n’avait pas au départ de responsable au niveau de l’Administration publique.
A R T.



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