MEMO SUR L’ACTUALITE POLITIQUE NATIONALEDu 22 février 2011La fin de la semaine dernière a été marquée par la publication d’un mémo sur l’interpellation et l’incarcération de l’ex-procureur de la République, M. Constant Amoussou. Il a une fois encore apporté sa version qui met en évidence l’implication personnelle de Boni Yayi dans l’affaire ICC-Services et consorts.La campagne électorale a commencé timidement mais activement selon les centres d’intérêt délibérément choisis par les candidats et leurs états-majors.La liste Lepi, bien que fantomatique, a été mise à disposition de la Cena qui a promis l’examiner minutieusement avant son usage. Les cartes d’électeur continuent d’être tirées sur les presses de l’ONIP.Des véhicules militaires et d’autres portant des plaques rouges à immatriculation connues et publiées dans les médias, venant et allant à la présidence de la République ont entrepris de déchirer nuitamment des affiches de l’Union fait la Nation à la suite d’un communiqué du gouvernement dénonçant le fait que certains candidats à l’élection présidentielle auraient mis des affiches injurieuses pour d’autres candidats.La pression sur Robert Dossou est telle qu’il a jugé opportun, une première dans l’histoire des Cours constitutionnelles, d’effectuer le dimanche soir une sortie médiatique sur ORTB-TV où il a été reçu par deux journalistes. Il s’est efforcé de défendre la crédibilité de son institution qui ne servirait que la République depuis son investiture.De sources concordantes, des Libyens douteux qui seraient armés circulent sur le territoire national et personne ne sait celui qui les a commis. Pour l’heure, les deux principaux camps en présence s’accusent mutuellement d’être l’instigateur de cette entreprise périlleuse.La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) a rendu publique une décision interdisant l’exposition d’affiches injurieuses. Dans une autre décision, la Haac interdit à tout candidat la destruction d’affiches de campagne en se déclarant seule institution autorisée à juger du caractère injurieux d’une affiche et partant capable d’ordonner son retrait.Plusieurs jours après le lancement de la campagne électorale, les grands mouvements de campagne ne sont pas actuellement perceptibles. Cependant, le quadrillage du territoire est perceptible dans une stratégie de campagne porte à porte.
MEMO SUR L’ACTUALITE POLITIQUE NATIONALEDu 18 février 2011Après le report du premier tour de l’élection présidentielle du 27 février au 6 mars 2011, la crispation politique au Bénin s’est accentuée. Toute chose qui alourdit l’atmosphère politique déjà suffisamment brumeuse.Dans le camp du pouvoir, l’utilisation de la Lepi est un impératif, même s’il faut reporter plusieurs fois l’élection.Pour l’opposition, il n’est pas question d’utiliser la Lepi si tous ceux qui désirent s’inscrire sur cette liste n’y sont pas enregistrés. Ces ténors ont animé une conférence de presse ce mardi pour exposer leur point de vue en avertissant de leur disponibilité à affronter tout pouvoir qui ne reconnaîtra pas à l’ensemble des Béninois leurs droits constitutionnels à l’occasion de la tenue des élections de 2011.La Commission électorale nationale autonome (Cena) qui a la responsabilité de l’organisation des élections, donc de la qualité de la liste électorale et non la Commission politique de supervision de la Lepi (CPS-Lepi), accorde pour le moment une certaine confiance à cette dernière institution. Or, la CPS-Lepi qui devrait libérer la liste depuis plusieurs semaines, ne cesse de repousser la date de sa mise à disposition de la Cena. Toute chose qui jette de sérieux doute sur la tenue à bonne date des élections. Car, en réalité, la Lepi ne peut être prête si on respecte strictement toutes les prescriptions de la loi. Et tous ceux qui soutiennent mordicus son utilisation le savent mais ont leurs intérêts ailleurs.Pendant ce temps, la précampagne continue et les déclarations de soutien vont bon train. Même si les députés à l’Assemblée nationale ont brillé ces derniers jours par leur absence à l’hémicycle empêchant la désignation des membres des commissions électorales niveau communes et arrondissements, ceux des niveaux supérieurs étant déjà désignés. Ce dernier manquement a même obligé le président de la Cena à saisir la Cour constitutionnelle qui a rendu sa décision le mardi dernier. Dans son arrêt, la Cour a invité les députés à désigner d’autres secrétaires parlementaires pour contourner l’absence répétée et astucieuse des secrétaires parlementaires élus au sein du bureau du Parlement. Aussi, elle a demandé aux députés de siéger, même en cas de défaut de quorum, en toute légalité pour accomplir les tâches qui leur reviennent dans le processus électoral en cours, étant donné l’urgence de la situation.Le jeudi dernier, date du lancement de la campagne électorale officielle, 11 des 14 candidats ( sauf Boni Yayi, Marie Elise Gbèdo et Dahissiho) ont tenu une concertation à l’issue de laquelle ils ont proposé un report à nouveau de la date du scrutin afin de corriger au mieux les imperfections que présente la Lepi (liste électorale permanente et informatisée) dans son état actuel. Dans la même soirée, le camp présidentiel fait une sortie médiatique et annonce que le processus tel qu’engagé est irrévocable.Le même jour, à l’Assemblée nationale, les députés de l’opposition ont empêché la tenue de la séance plénière chargée d’adopter la liste des membres Cec (commission électorale comunale) et Cea(commission électorale d’arrondissement) devant compléter la liste des membres de la Cena (commission électorale nationale autonome).Le président de la Cena a lancé la campagne électorale ce jeudi en se mettant dans la logique que toutes promesses de Arifari Bako seront tenues.Le vendredi, les députés de l’opposition ayant à leur tête Rosine Viéyra Soglo ont marché sur la Cour constitutionnelle sans succès. Ils ont été arrêtés dans leur déplacement par des militaires armés prêts à dégainer.Le médiateur de la République le professeur Albert Tévoédjrè a effectué une sortie en proposant que les dispositions soient prises afin que le jour du scrutin, les autorités locaux tiennent la liste des personnes lésées afin d’apprécier l’ampleur des omissions de citoyens sur la Lepi.
Contraint de sauver le « régime Yayi » de l'affaire ICC-Services au Bénin
A quant la fin du calvaire du procureur Amoussou ?
Il y a quelques jours, l’ex-procureur général près la Cour d’appel du tribunal de Cotonou, Constant Amoussou, a rendu public un mémorandum publié dans les parutions du vendredi 18 et lundi 21 février 2011 du quotidien « L’Evénement Précis ». De la lecture du document, on retient que l’intéressé serait un bouc émissaire du régime Boni Yayi dont on s’est servi pendant que le dossier ICC-Services était brûlant mais qu’on a abandonné en prison depuis, malgré que plus rien ne justifierait sa détention préventive.
« La justice Béninoise ne serait pas libre et le pouvoir exécutif s’en servirait à volonté pour régler des comptes ou se donner bonne conscience » L’affirmé n’est pas excessif suite à la lecture du mémorandum du magistrat Constant Amoussou. Car, celui-ci n’a pas hésité à démontrer que sa détention préventive se poursuit parce que ainsi en a décidé le président de la République qui ferait de la justice, depuis la base jusqu’au sommet, une marionnette. Et lorsque cette démonstration vient d’un ancien procureur général près la plus haute juridiction de première instance au Bénin, nous y croyons sans réserve. Car, nous-nous souvenons encore des points de presse tenus par l’intéressé lorsqu’il était en poste pour justifier certaines détentions préventives pas trop catholiques.
Il fait plus mal en prison qu’en liberté
En prenant en compte les affirmations faites par le magistrat Amoussou pour expliquer sa mésaventure, on se rend compte qu’il a été victime d’un système qui l’a fait, l’a utilisé et qui s’est retrouvé dans l’obligation d’en faire un fusible qui saute pour sauver sa pérennité. Mais au-delà de cet état de fait, la question fondamentale est celle de savoir pourquoi on l’oublierait en prison s’il a accepté de jouer le jeu. Aujourd’hui, nous ne croyons pas qu’il serve à grand-chose en prison. La preuve, c’est parce que sa détention préventive tardait à connaître une fin, malgré la clôture de l’instruction, qu’il s’est vu contraint de faire des déballages. Il n’est donc pas plus utile en prison. Et aussi longtemps que durera sa détention préventive, sa théorie de bouc émissaire sera soutenable. Car, il est inutile de maintenir en prison quelqu’un qui n’y sert à rien, ni pour ses détracteurs, ni pour la justice elle-même. Aussi, le régime a intérêt qu’on agite le moins possible, ce que sa détention favorise, cette affaire ICC-Services et consort en cette période électorale où les adversaires de Boni Yayi ne perdront aucune occasion pour en faire leurs choux gras. A preuve, les affiches de campagne électorale en font déjà visiblement étalage. Pourvu que le juge Amoussou ne connaisse pas le sort d’un certain colonel Kouandété, paix à son âme, qui a recouvré sa liberté confisquée dès l’investiture en avril 1996 du président Mathieu Kérékou.
Aubin R. TOWANOU
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