vendredi 30 décembre 2011

Bénin-Santé

Dorothée Kindé Gazard, ministre de la santé
  Les publicités sur les médicaments modernes et traditionnels proscrites


Les médias du Bénin ne doivent plus servir de vecteur aux publicités sur les médicaments traditionnels et modernes. L’Etat y met fin à compter du 31 décembre 2011. La décision d’interdiction est intervenue à la suite de la séance de travail qui a eu lieu ce jeudi 29 décembre 2011 entre la ministre de la Santé, Dorothée A. Kindé Gazard, et les Conseillers de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac).

L’application de l'arrêté interministériel N°9960/Msp/Dc/Sgm/Dped/Cp/Mt/Sa du 3 novembre 2004 aura suffi pour donner un fondement juridique à la décision d'interdiction. Ce règlement dispose, en son article 1er, que la publicité en matière de pharmacopée et de médecine traditionnelle et toute forme de message écrit, radiodiffusé ou audiovisuel contre rémunération ou non par une institution ou une entreprise publique ou privée, dans le but d’inciter les populations à l’utilisation de médicaments traditionnels en échange de biens de service ou non, est interdite. Pour les conseillers de la Haac présents à la séance, la pratique en cours actuellement ne répond en rien aux dispositions contenues dans cet article qui fixe pourtant les limites à la publicité de ces produits. C’est donc au regard du constat général, une volonté délibérée de ces commerçants d’enfreindre aux principes en la matière. Mesurant les impacts de ces publicités agressives sur la santé des communautés, la première responsable en charge de la Santé et le Président de l’autorité de régulation des médias ont à l’unanimité, pris cette décision qui permettra d’assainir la publicité en matière de pharmacopée et de médecine traditionnelle et moderne. A travers un exposé détaillé des nombreux dangers qu’on peut faire subir à l’organisme en cédant facilement au charme de la publicité, la ministre de la Santé a réaffirmé son engagement à assainir le secteur. Par ailleurs, il a été décidé de la mise sur pied d’une commission qui se chargera d’étudier les autorisations délivrées à ces promoteurs de médicaments traditionnels. Celle-ci aura pour fonction d’assurer un meilleur suivi de la diffusion de messages et publicités, le cas échéant, dans les médias. Les Conseillers ont également soulevé la nécessité d’un toilettage des textes en vue de définir les types de médicaments pouvant faire l’objet de publicité. Par ailleurs, de nouvelles dispositions seront prises dans un meilleur délai entre le ministre de la santé et le président de la Haac pour l’application effective de ces décisions

 
  Prise en charge des PV/VIH-SIDA: Rupture des antirétroviraux 



Une décennie déjà que les personnes vivant avec le Vih/Sida (Pvvih) au Bénin bénéficient d’une prise en charge médicale. Afin de prévenir les infections opportunistes et freiner l’évolution du virus dans le corps, ces malades utilisent des antirétroviraux (Arv). Des produits dont l’acquisition et la distribution font souvent l’objet de longues procédures administratives, créant ainsi des ruptures de stock sur les sites de prise en charge. Les Personnes vivant avec le Vih (Pvvih), contraintes de prendre ces molécules pour le reste de leur vie, se déciment dans le silence.



Calme et serein, Marius Acotchou raconte comment la rupture des Arv a décimé dans un passé récent certains de ses compagnons : « Je me souviens de la période de 2002-2003 où il y avait eu environ six mois de rupture d’Arv et les gens sont décédés. Il y avait des décès en cascade. C’était ardu pour nous. C’est ainsi que d’autres Pvvih étaient allées se refugier sous la coupole des marchands d’illusions, les tradithérapeutes sans gain de cause. Finalement les problèmes de survie se sont mêlés au Vih et les gens sont morts ». De son siège, les paupières légèrement rabattues et le visage froissé, le rescapé et actuel président du réseau des Pvvih au Bénin, lâche : « C’était triste, on avait constamment peur ». Cette angoisse, loin d’être révolue, constitue encore le lot quotidien des 20.000 porteurs du virus du Sida placés sous Arv en République du Bénin. Ils représentent 33,33% des 60.000 Pvvih. Quant aux 40.000 autres, plusieurs raisons expliquent leur attente. Parmi eux, 2000 meurent chaque année faute de soins. « Toutes les Pvvih ne peuvent pas être systématiquement mises sous Arv. Nous avons des critères d’éligibilité », détaille le Dr Amédée de Souza, Chef service prise en charge au Programme national de lutte contre le Vih/Sida (Pnls).
Hormis les dons directs en molécules d’Arv offerts par certains Partenaires techniques et financiers (Ptf), environ 10 milliards de Francs Cfa sont déboursés chaque année sur financement du Fonds mondial (22.000.000.000 Fcfa, octobre 2010 à décembre 2012). 90% des acquisitions en Arv sont financés par le Fonds mondial. Les 10% sont répartis sur l’ensemble des autres Partenaires techniques et financiers. Afin de mieux prendre en charge ces malades sous Arv, 90 sites de prise en charge sont installés sur toute l’étendue du territoire national. Ces centres et hôpitaux de prise en charge des personnes vivant avec le Vih/Sida (Pec) et de Prévention de la transmission mère enfant (Ptme) accueillent, conseillent et s’occupent de la prise en charge psychologique et médicale des Pvvih. « Chaque fois que des personnes sont dépistées séropositives, elles sont référées vers ces centres qui s’occupent de leur prise en charge », explique Marius Acotchou, président du Réseau des personnes vivant avec le Vih/Sida au Bénin (Rébap+). « Placés désormais sous contrôle, ces malades bénéficient à un stade donné (en fonction du taux de lymphocyte Cd4 - globules blancs - et de la masse corporelle, Ndlr) des Arv », poursuit-il. De la quantification des besoins en Arv à leur mise à disposition des malades, la procédure est complexe. « La conditionnalité de toute commande d’Arv sous le Fonds mondial passe par la validation des documents de commande. Ce n’est qu’après cette étape que l’appel d’offres est lancé. C’est une procédure complexe », relate le Dr Mireille Ahoyo da Silva, Chef service Gestion des médicaments et produits de laboratoire au Pnls. Depuis peu, les médicaments sont livrés et réceptionnés par le Dépôt principal de la Centrale d’achat des médicaments essentiels et consommables médicaux (Came) à Cotonou. « Ces médicaments sont d’abord mis en quarantaine puis contrôlés. Ce n’est qu’après la confirmation par le laboratoire de leur qualité que la quarantaine est levée. Et nous passons à la distribution », précise le Dr Marcus Viakin Kintossou, Chef dépôt régional de la Came Parakou. Placées sous la coupole du Pnls et ses structures décentralisées (les Centres d’information, de prospective, d’écoute et de conseils (Cipec), ces distributions sont assurées par Came Cotonou, pour ce qui concerne les sites situés dans les départements du Sud et du Centre. Les dépôts Came de Parakou et de Natitingou alimentent eux les sites du septentrion.
Chaque site dispose d’un stock d’alerte de trois mois et un stock de fonctionnement d’un mois. « Chaque gestionnaire d’Arv (celui qui a en charge la gestion des Arv sur les sites de prise en charge, qui en donne aux Pvvih et en rend compte) est tenu de faire un rapport mensuel et d’établir un bon de commande afin d’obtenir dans un mois les produits demandés. Ainsi, à la fin de chaque mois, nos équipes sont dépêchées sur le terrain. Elles collectent les rapports, les bons de commande et mettent à la disposition des gestionnaires d’Arv, les molécules commandées lors de leur dernier passage », retrace le Dr Marcus Viakin Kintossou.
Malgré la volonté et la détermination de la plupart des Pvvih sous Arv à suivre le traitement, ces malades sont généralement confrontés aux problèmes de ruptures de molécules sur les sites de prises en charge. Selon ces bénéficiaires, il existe deux catégories de ruptures. « Il y a des ruptures au plan national et au niveau des sites de prise en charge. Mais souvent, ce ne sont pas toutes les molécules (médicaments, Ndrl) qui manquent à la fois. Je pense que c’est un problème d’organisation qui se pose », regrette Marius Acotchou.
Pour gérer ces ruptures, les stratégies varient d’un site à un autre. « En cas d’absence d’une molécule, nous arrêtons le traitement », renseigne Ambroise Toton, agent de santé à l’Organisation pour le service et vie (Osv Jordan) Parakou. Par contre, d’autres agents de santé optent pour la substitution de molécules : « Lorsqu’il y a rupture, vous êtes obligés de changer de protocole (Combinaison de molécule, Ndlr », note le Dr Félix Atakpa, gestionnaire des Arv au Centre hospitalier départemental (Chd) Borgou. Parfois, afin de faire face à la crise, les responsables de sites de prise en charge d’Arv se prêtent des produits, en attendant le prochain ravitaillement. « Pour ne pas pénaliser les malades, nous sommes obligés en cas de rupture d’aller négocier les médicaments au niveau des autres sites qui en disposent. Dès qu’il y a de disponibilité de stock, nous rétrocédons », explique Béatrice Gnonhossou, agent de santé au Chd Borgou. Dans le souci d’avoir toujours des stocks disponibles et de satisfaire tous les malades, des gestionnaires de stock n’hésitent pas à réduire la quantité des médicaments d’Arv. Au lieu d’en donner pour un ou deux mois, ils en donnent pour une à deux semaines aux Pvvih. C’est le cas du site de l’hôpital de Boko, situé à 30 km de Parakou, où des Pvvih reçoivent toutes les deux semaines des Arv au lieu d’une fois par mois. A ce jour, le Bénin dispose de trois types (lignes) de traitement à base d’antirétroviraux. Chaque ligne composée de plusieurs molécules, généralement trois, est administrée en fonction du stade de la maladie et des résistances observées. « Dès que le malade qui est placé sous une ligne des molécules développe des résistances, il passe à la ligne suivante », précise le Dr Félix Atakpa.
La mauvaise foi
« En réalité, même s’il y a des ruptures au niveau national, il ne devrait pas y avoir de problème de stock au niveau des sites parce qu’en plus des trois mois de stock dont doivent disposer chaque site, nous leur donnons un mois de roulement. Donc s’il s’avère qu’il y a rupture au niveau national, les sites auront au moins trois mois avec leur stock d’alerte », soutient le Dr Marcus Viakin Kintossou. « Mais, poursuit-il, certains gestionnaires d’Arv n’arrivent pas à produire à tant leur rapport mensuel, et mieux d’autres sites ne possèdent même pas de gestionnaire d’Arv, (la distribution est confiée aux simples agents, Ndlr) ». Il en découle la réticence des agents de la Came à approvisionner ces sites en Arv, alors que de l’autre côté, le Pnls suit au fur et à mesure l’utilisation de ses produits. « Si, sur votre site de prise en charge, vous ne jouez pas des pieds et des mains pour pondre à tant votre rapport, la Came ne peut pas vous servir encore un autre stock, sans qu’elle n’ait l’assurance que vous avez utilisé rationnellement le stock préalable et que vous avez pondu des rapports qui sont approuvés. », renchérit Marius Acotchou, président Rébap+ : « A Parakou par exemple, sur un site, il y a un agent qui est à la fois infirmier et dispensateur d’Arv. Vous imaginez quand celui-là descend de la garde, il n’aura plus le temps de revenir parler des Arv. Il le fera lorsqu’il aura un bout de temps parce qu’il se dit : ce qui me paie le plus mon salaire, c’est de l’autre côté (le titre d’infirmier et non de gestionnaire d’Arv ou chargé de prise en charge des Pvvih, Ndlr) » poursuit-il. Selon le Dr Marcus Viakin Kintossou : « Les trois mois de stock d’alerte ne sont plus respectés dans ces conditions ». Même réquisitoire du côté des associations de Pvvih du Borgou et du Zou. « Les gens nous disent qu’ils ne sont pas motivés. En plus de leur quotidien en tant qu’agent de santé, ils ne perçoivent pas d’autres émoluments relatifs à la prise en charge des Pvvih », relève sous anonymat, une Pvvih à Abomey. Ce que confirme Maxime Todonou, gestionnaire de stock, Osv Jordan Parakou : « Nous n’avons aucun contrat. Nous sommes juste sollicités à travers nos centres à prendre en charge les Pvvih », déclare-t-il. Hormis ces dysfonctionnements, au plan national plusieurs raisons motivent ces ruptures d’Arv. « Parfois les produits sont disponibles, mais on nous dit qu’il n’y a pas de moyens pour les convoyer sur les sites, surtout ceux de l’intérieur du pays », fustige un responsable d’association de Pvvih du Zou. Du côté du Pnls, cette plainte n’est pas fondée. Car, aux dires de certains responsables, la Came a la responsabilité de distribuer sur tous les sites les Arv. « Elle rend compte mensuellement au Pnls », indiquent-ils. L’autre raison, qui fâche les Pvvih, est la lenteur administrative. Selon Marius Acotchou, les procédures administratives sont trop lourdes. « Une demande de besoins d’Arv envoyée le 4 novembre 2010 a été validée par le bailleur le 20 mai 2011. Ce qui a provoqué la dernière rupture de molécule (premier semestre de 2011, Ndlr), alors que les documents transmis étaient finalisés », détaille une source proche du Pnls. Cela pèse énormément sur le système de prise en charge. » Il déplore, à l’instar de certains acteurs œuvrant dans la lutte contre le Vih/Sida, le fait que le Bénin continue de compter sur les bailleurs de fonds et partenaires techniques et les financiers pour l’acquisition des Arv. La mauvaise foi de certains fournisseurs d’Arv qui ne livrent pas les produits dans les délais contractuels est également mise à nu.
« Le pauvre n’a pas droit à la parole »
Les conséquences des ruptures d’Arv sur les malades sont nombreuses. Au plan moral, à chaque fois qu’il y a rupture, c’est la panique : « c’était une réaction de panique qu’il y a eu à leur niveau (Pvvih, Ndlr) ; ce qui a fait que nous avons substitué les molécules. Et cela nous a vraiment aidés. Dieu merci, nous n’avons pas connu de décès », étaye Maxime Djidonou, gestionnaire des Arv à l’Osv Jordan, en réponse aux conséquences de la récente rupture d’Arv en 2011. « Psychologiquement, la personne est atteinte », confirme le Dr Félix Atakpa. Sur la question des inconvénients, une Pvvih prise en charge à l’hôpital de zone de Sinendé-Bembèrèkè pique une colère : « Nous avons l’impression qu’au Bénin, le pauvre n’a pas droit à la parole. Nous les Pvvih sommes souvent considérées comme des moins que rien sur le terrain car, pour une raison ou une autre, les ruptures se créent. Nous avons eu des ruptures d’un mois, on sait ce que cela a donné ». Pour le Dr Marcus Comlan Viakin Kintossou, « lorsqu’un malade arrête de suivre son traitement, il développe des résistances du virus contre le même médicament qu’il aura à prendre un peu plus tard. Ce genre de résistance forcément va entrainer une inefficacité ». Nonobstant le fait que la substitution n’a, selon certains spécialistes, aucun impact négatif sur le traitement, elle constitue pour d’autres un risque. « Lorsqu’il n’y aura plus de ligne, il n’y a plus rien à faire, c’est la mort », alerte Ambroise Toton, agent de santé. Entre la rupture, la substitution, le changement de ligne et la mort, les malades sont également confrontés à des problèmes d’ordre économique. En témoignent ces propos de Yabi Vincent, Kpambouragni, médiateur : « Hier, il y a un ami qui a effectué plus de 50 km de voyage et on lui a donné seulement des Arv pour un mois. C’est des charges financières pour lui parce qu’il doit revenir chaque mois. » L’autre fait qui met à mal le budget des Pvvih, ce sont certains bilans qui sont demandés après les périodes de rupture. Aussi, font-ils eux-mêmes face aux maladies opportunistes.
La thérapie…
« Avant, les malades n’aimaient pas suivre les traitements ; maintenant cela ne dépend plus d’eux », constaste Ambroise Toton. Il invite les acteurs impliqués à tous les niveaux à prendre conscience du rôle qui est le leur dans la lutte contre le Vih au Bénin. « Les Partenaires techniques et financiers disent que des milliards, il y en a au Bénin pour résoudre les équations en matière d’Arv. Il faudrait que chacun joue sa partition à temps. », exhorte Marius Acotchou qui met l’accent sur une meilleure organisation du personnel au niveau des sites de prise en charge : « Il faut éviter de mettre des gens de niveau inférieur. Parfois vous tombez sur des gens qui sont débordés. Il faudrait qu’au niveau des sites on soit beaucoup plus exigeant et qu’on mette un système performant de gestion des Arv, pour qu’on n’en arrive plus à ces ruptures d’Arv. » Dans le même sens, le Dr Marcus Viakin Kintossou plaide pour des formations en faveur des gestionnaires des Arv de sites de prise en charge.
« Au plan national, l’Etat ainsi que les bailleurs doivent faire de leur mieux afin de garantir aux malades les molécules. Les acteurs doivent bien jouer leur partition », propose Maxime Djidonou qui suggère aux autorités de lancer des commandes d’Arv auprès des laboratoires nationaux qui en fabriquent déjà. A l’unanimité, les acteurs impliqués dans la prise en charge des Pvvih demandent à l’Etat béninois de penser à budgétiser l’acquisition des Arv. « Sans Arv, Sida=Mort », déclare Pascal Atikpa, Chargé de programme de l’Ong Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (Ceradis).


Chimelle Gandonou
(Quotidien Le Matinal)
Enquête réalisée grâce au soutien de l’Upmb avec l’appui financier du Padeg/Danida

jeudi 29 décembre 2011

Bénin/Catholicisme et crise de la foi

Mgr Gayé, Archevêque de Cotonou
 

Mgr Ganyé à propos des guérisons miraculeuses à Banamè
"C’est une insulte à Dieu"


L’Archevêque de Cotonou, Monseigneur Antoine Ganyè s’est prononcé officiellement sur le dossier « Parfaite de Banamè ». Pour l'Eglise catholique du Bénin, les soi-disant guérisons miraculeuses et les mouvements de foule vers Banamè, région située au Centre du Bénin, à la recherche de salut spirituel ne sont que vue d'esprit assimilable à une insulte à la foi divine. C'était dans son homélie prononcée le 11 décembre 2011 à l'occasion du pèlerinage diocésain, "Pélé 2011", à l’Eglise Notre Dame de la divine miséricorde à Allada. Voici son intervention.
"Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus. Je vous salue tous et toutes. Nous avons écouté la parole de Dieu. Dans la première lecture, on nous a rappelés le fruit défendu qu’Eve a donné à Adam parce que c’est sa femme. Et Adam a obéi à sa femme et a mangé ce fruit. Le fruit défendu, chaque époque a le sien. Chaque pays a le sien. Dieu nous envoie cette épreuve de fruit défendu, mais nous n’obéissons pas toujours à la loi du Seigneur. Nous n’arrivons pas à discerner qu’elle est la loi du Seigneur. Quelle défense le Seigneur nous a faite ? Nous n’arrivons pas à déceler cela lorsque nous sommes devant le fruit défendu. Le fruit défendu est tellement alléchant que ce fruit nous enlève tout pouvoir de réflexion, toute possibilité de retour à la parole de Dieu. Le fruit défendu, Adam l’a mangé et ce fruit défendu selon la définition du serpent, c’est un fruit qui donne connaissance. La connaissance du bien, la connaissance du mal et un fruit qui nous élève jusqu’à la dignité même de Dieu. Adam l’a mangé. Est-ce que nous sommes maintenant parvenus jusqu’à l’autorité de Dieu ? Jusqu’à la dignité de Dieu ? Bien au contraire, nous sommes descendus très bas parce que nous descendons dans le péché. Et le péché nous a gagnés complètement. Et le péché nous a submergés et c’est pourquoi d’ailleurs le Christ est arrivé pour nous tirer de ce péché, pour nous soulever afin que nous puissions avoir la force de retourner vers le Père, de nous référer à Dieu, notre origine. Voilà mes chers amis. Le fruit défendu ne nous aide en rien du tout pour que nous soyons des dieux. C’est dans la mesure où nous obéissons à la loi du Seigneur, à la loi de son amour. C’est dans cette mesure-là que nous devenons effectivement des dieux. Mais quand l’amour manque dans nos cœurs, nous sommes pires que le démon. Je vous dis tout cela pour vous mettre en garde contre les nouveaux messies. Les nouveaux rédempteurs qui se prennent pour Dieu. Une personne humaine ne dit jamais : « je suis l’incarnation de Dieu. Je suis Dieu ». Un être humain ne dit jamais cela parce que, dire cela, c’est blasphémer. C’est insulter Dieu. Soyons clairs. Nous devons être clairs avec vous. Il ne faut pas insulter Dieu, faisant peut-être tout ce que nous voulons. Mais n’allons pas jusqu’à blasphémer, jusqu’à insulter Dieu en disant qu’on est créateur. Ça ne se dit pas. Et des gens qui disent cela, même s’ils font descendre le ciel sur la terre, on ne court pas pour aller voir parce que c’est sale. C’est vilain, c’est pire plus que ce dont on ne peut pas donner le nom ici. Ne faites pas cela ou bien, vous ne savez pas que dire ? Si moi, je me mets à dire devant vous que je suis Dieu désormais et je ne m’amuse pas en le disant. Mais, c’est un blasphème. C’est une insulte à Dieu. Il faut que le Béninois du Bénin quartier latin, soit quand même capable de réflexion pour savoir que certaines paroles sont des insultes. Ce n’est pas lorsqu’on dit que tu es imbécile, qu’on insulte quelqu’un nécessairement. Non, mes chers amis. Le fait de dire qu’une femme se lève et dise je suis Dieu. Je suis l’incarnation de Dieu, c’est un blasphème. Ça ne se dit pas mes amis. On ne dit jamais ça. Il y a un seul être qui se trompe pour dire cela : c’est Belzébul, le démon, Satan, le serpent, le dragon. C’est lui seul qui dit des choses comme ça. Alors moi, en tant que pasteur de ce diocèse, je dois vous le dire et vous mettre en garde. Le fruit qu’on nous apporte aujourd’hui, c’est la guérison. Quand le Béninois entend la guérison, il devient fou. Et il court à tous les sens tous azimuts pour être guéri. Il lui manque le réflexe de revenir à la parole de Dieu. Et la parole de Dieu dit : en ce temps-là, beaucoup feront des miracles que moi. On vous dira, le Christ est sur l’Atacora, il fait des miracles. On vous dira, le Christ est sur la mer, il fait des miracles. On vous dira, le Christ est dans la Vallée de l’Ouémé, il fait des miracles sensationnels. On vous dira, le Christ est sur le Mono là-bas en train de faire des miracles. Et le Christ paisiblement conclut en disant : « n’y allez pas, je ne suis pas là. Ils vous trompent ». Comment une dame va dire qu’elle est « créateur ». « Je suis créateur » Cela ne se dit pas. C’est comme si ton père était assis. Et comme peut-être qu’il n’est pas assis sur son trône, il a laissé le trône et son chapeau de côté. Toi le fils, tu déclares qu’à partir d’aujourd’hui « je suis le père de cette famille » et tu mets le chapeau de ton père et tu t’assoies sur son trône. A partir de cet instant, tu es un monstre. Cela ne se fait pas. On n’insulte pas Dieu et là les catholiques doivent le savoir. Nous devons savoir cela même si nous avons mal à l’oreille. Même si nous avons des rhumatismes. Même si nous avons mal au ventre. Allons à l’église, allons à nos prêtres. Et non pas chez ‘’Belzébul’’. Et je suis content que tout ce que je dis est transmis dans tout le Bénin, par la Radio Immaculée. Que tout le monde entende cela à travers la Radio et dans tout le Bénin. Et maintenant, ceux et celles qui disent cela, nous devons savoir que ce sont les fils et les filles d’Abraham comme nous. Et c’est pourquoi nous devons poser des actes de charité et d’amour vis-à-vis d’eux. Il parait qu’ils insultent les évêques. Ils insultent l’église etc., ce n’est pas cela le problème. Le diable est toujours comme cela. Il n’a pas de bénédiction. Il est comme cela, il insulte. Je vous demande à vous qui êtes ici de faire preuve d’amour et de charité. C’est un acte d’exorcisme à distance qu’il faut faire car le Christ le faisait. Car quand on lui disait ‘’Mon enfant est malade’’. Il disait ton enfant est déjà guéri, rentre chez toi. Nous devons exorciser le démon à distance. Que vous tous, vous posez des actes d’exorcisme contre ce démon qui est venu nous rendre visite alors que nous n’en n’avons pas besoin. Le Pape nous a rendu déjà visite et cela suffit. Pour exorciser des démons du genre, je m’en vais vous citer ce qu’il faut faire chrétiens, prêtres, évêques. Donnons la confession sacramentelle, c’est très important. C’est un sacrement puissant ; parce que c’est un sacrement qui manifeste notre humilité. Celui qui se confesse, le démon ne peut rien contre lui. Parce que celui qui se confesse sera humble et le démon est incapable d’humilité. Si vous faites l’Eucharistie avec l’adoration du Saint Sacrement le jeûne et puis le rosaire, ou les ‘’milles Avé’. Ensuite, regarde ton frère qui n’a pas mangé, qui n’a pas d’habits à porter. Si vous faites tout cela, ce démon retournera chez lui. Je dis cela parce qu’on me dit que le dimanche prochain, ces rédempteurs là viennent à Allada dans mon diocèse. Nous serons charitables en faisant tout ce que je viens de dire dans tout le vicariat d’Allada. A partir d’ici au sanctuaire, tous les confessionnaux seront ouverts. Les prêtres seront désignés. Donc que les prêtes qui sont parmi les frères se mettent à la disposition de tous les fidèles qui voudraient se confesser ici et à la paroisse et dans tout le vicariat d’Allada. Deuxièmement, j’ai dit l’eucharistie, ceux qui n’avaient pas l’habitude d’aller à la messe les matins. Aller à la messe les matins et communier à l’intention de ceux-là et demander leur conversion. C’est pourquoi je dis ils sont fils et filles d’Abraham. Et nous avons un devoir à leur égard. Ce n’est pas un devoir de coup de poing. Pas du tout. Vous vous confessez et vous confessez à leur intention « Seigneur convertis les » Vous communiez à leur intention : « Seigneur convertis les » et les soirs quand vous revenez de service. J’allais dire même tous les soirs, à partir de l’heure qui convient au curé le saint sacrement est exposé. Et les chrétiens viennent adorer le saint sacrement pour la conversion de ces gens là qui insultent Dieu. Ce n’est pas bon pour leur conversion. Nous allons prier pour leur conversion. Venez adorer le Seigneur et l’adoration finira avec le rosaire ou le chapelet. Nous commençons le rosaire depuis le début de la journée et peut être vous continuez le rosaire à l’adoration et puis le salut la bénédiction du Saint sacrement. A partir d’aujourd’hui, vous faites cela pendant toute la semaine et le dimanche prochain, vous jeûnez. Tout le vicariat d’Allada jeûne. C’est-à-dire vous faites un repas par jour. Vous faites un repas ce jour là. Ce n’est pas tuant. Donc je ne vais pas vous tuer. Est-ce le matin que vous allez le faire. Est-ce à midi que vous préférez. Est-ce le soir. Faites un bon repas ce jour là. Et c’est terminé. Et ce dimanche-là, une fois que le Saint sacrement sera exposé chez les sœurs à Allada ou ici, et qu’on soit en train d’adorer le Saint sacrement pendant toute cette journée de dimanche, et tous les prêtes qui sont ici, d’où qu’ils viennent doivent faire la même chose pour soutenir leurs frères qui sont à la maison. Qu’ils soient de Cotonou, de Djidja ou de je ne sais où, qu’ils posent les mêmes actes pour soutenir ceux d’ici pour demander constamment au Seigneur la conversion, la conversion de ces gens là pour que nous ne continuons pas d’insulter Dieu sur notre sol Béninois. Car ce sont des malédictions que nous attirons sur nous-mêmes. Ce n’est pas bon. Ce n’est peut être pas leurs fautes mais quand le démon est en vous. Ils parlent. Alors qu’ils s’en aillent pour que ces créatures de Dieu puissent retrouver leur bon sens, leur intelligence."

samedi 24 décembre 2011

Bénin-Parlement


 

Façade du siège de l'Assemblée nationale à Porto-Novo

 Les députés ont voté la loi de finances 2012
 
Transmis le 14 octobre 2011 à l'Assemblée nationale conformément aux dispositions de la constitution du 11 décembre 1090, le projet de loi de finances gestion 2012 a été adopté ce jeudi 22 décembre 2011 à l’unanimité des députés présents et représentés.

Mille seize milliards et cinq cent millions de francs Cfa, telle est la prévision budgétaire votée par le Parlement béninois pour permettre à l'Exécutif de gérer les affaires en République du Bénin au cours de l'exercice 2012. Un budget en nette croissance par rapport à celui de l'année en cours dont le montant était d'environ 1.099 milliards FCfa. Au cours de la séance plénière qui a consté ce vote, la lecture du rapport général a été faite par le président de la commission des finances et des échanges, Grégoire Laourou. Pour celui-ci, l’élaboration du présent budget doit être appréciée par rapport à l’environnement national, régional et international en 2011 caractérisé par le ralentissement économique lié à des contraintes, à la fois endogènes et exogènes résultant de la crise alimentaire et énergétique de 2008, et de la crise financière de 2009. Ainsi, cette situation se traduit par la faible contribution en 2010 des secteurs primaire, secondaire et tertiaire à la croissance, la contre performance de la production cotonnière ces trois dernières années soldée par une baisse de 13,8%. A cela, il faut ajouter la baisse de l’encours de la dette intérieure de 230, 5 milliards au 30 juin 2011 contre 246, 9 milliards en 2010, imputable au remboursement d’une partie des emprunts obligataires de la Caa et de la Sbee. Ensuite, il a été demandé par l’honorable Débourou Djibril, une suspension des travaux d’une heure que la plénière a d’ailleurs accordée. Les travaux ayant repris, le débat général a été ouvert et les députés ont exprimé leurs préoccupations.
Des députés pourtant très préoccupés
Le groupe parlementaire "Union fait la Nation" a ouvert la liste des interventions par la voix de l’honorable Louis Vlavonou. Pour lui, le rapport n’est pas en adéquation avec les chiffres inscrits dans le projet de loi de finances et le caractère des prévisions budgétaires est problématique. « Je demande de me fournir la simulation des performances des régies en fin décembre 2011, car avec ce que j’ai lu, la douane doit avoir un gap de 63 milliards. Les prévisions à cette allure ne seront pas atteintes, parce que fondées sur des bases fausses. Les conditions actuelles de travail à la douane ne permettront pas à la régie de réaliser cette performance, parce qu’aujourd’hui, la douane travaille avec une société privée en lieu et place des douaniers. Vous devez constatez avec moi que les produits en direction du Nigeria ont vu leur valeur doubler et on note la disparition desdits produits. De 500 conteneurs par mois, on enregistre à peine 10 conteneurs depuis l’autorisation du Pvi. Aussi, est-il important de rappeler que le gouvernement a été obligé de revenir sur les valeurs consensuelles qu’il appelle aujourd’hui valeur ajustée. Je souhaite que le gouvernement prenne en compte mes préoccupations, je sais que je suis seul et ce serait difficile. »a-t-il plaidé Gabriel Tchokodo du même groupe parlementaire note le faible taux de réalisation des ressources extérieures et celui de l’exécution des dépenses en capital. Pour lui, ce diagnostic permet d’apprécier la grande vulnérabilité qui caractérise l’économie béninoise. De même, il estime que l’analyse des prévisions budgétaires permet de se demander si le gouvernement veut vraiment atteindre un résultat. « Sinon comment comprendre que rien n’est prévu pour l’aménagement et le bitumage des voies dans le département du Couffo », s’est-il demandé. C’est pourquoi il interpelle le chef de l’Etat à ce propos. Certains députés se sont intéressés à l’utilisation à bon escient des ressources affectées au Pip. Ils ont demandé au Ministère du Développement, d’obtenir de tous les Dpp, des plans de travail annuels des projets et programmes de l’année, en vue de les responsabiliser pour un suivi évaluation. Il est aussi demandé au gouvernement d’organiser un atelier d’évaluation, de manière à lui permettre d’évaluer le chemin parcouru. Rachidi Gbadamassi s’est intéressé à l’enveloppe de 14 millions fcfa prévus dans ce budget, qu’il estime insuffisante pour dédommager les propriétaires terriens du site qui accueille aujourd’hui les travaux de construction de l’aéroport de Tourou. « Je ne comprends pas que le gouvernement, au lieu d’inscrire cette somme dans le budget, laisse entendre que l’emprunt obligataire le prendrait en compte », tempête le député Gbadamassi. Néanmoins, il a rassuré que les réformes engagées par le gouvernement du président Yayi Boni iront jusqu’au bout en dépit des démonstrations théoriques de certains députés. Le député André Okounlola comme beaucoup d’autres, demande au gouvernement de fournir beaucoup plus d’informations sur le Pvi pour éviter des intoxications çà et là. Quant à l’Honorable Emile Tossou, il souligne que le gouvernement doit prendre à cœur le programme spécial d’insertion des jeunes dans l’agriculture.
Des recommandations et amendements
Aux termes du rapport général, les députés ont demandé au gouvernement de veiller à une meilleure consommation des crédits inscrits au budget en éliminant les goulots d’étranglement dans le circuit des dépenses, notamment la fermeture précoce du Sigfip, de respecter rigoureusement le canevas de présentation recommandé par la Commission des finances et des échanges, de tenir grand compte des profils des formations pour la nomination des Drfm et Dpp dans les ministères et institutions d’Etat, d’intensifier la formation des acteurs de la chaîne des dépenses publiques, de rendre plus cohérents les projets et programmes et les ressources mises en place pour leur réalisation, de réduire, dans le cadre de la recherche de solution au problème récurrent de la faible consommation des crédits, la mobilité des cadres nommés dans les fonctions de Drfm et des Dpp des ministères. Aussi, s’agira t-il de poursuivre et d’accélérer le transfert de compétence et de ressources dans tous les domaines de l’administration publique aux communes, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour apporter l’appui conseil aux communes dans la mise en œuvre des programmes, notamment la construction de salles de classes et de centre de santé, ainsi que la réhabilitation des pistes rurales, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour doter le pays d’une véritable politique de développement du secteur agricole et de créer un cadre formel permettant aux députés de prendre part aux débats d’orientation budgétaire. Par la suite, il a été question d’aborder l’étude partie par partie de cette loi des finance consacrée aux conditions générales de l’équilibre financier, aux moyens des services et dispositions spéciales et les dispositions finales. Au terme des travaux, la loi a été votée à 67 voix pour, 00 contre, 00 abstention. Les ministres Adidjatou Mathys et Marcel de Souza ont par la suite remercié les députés et promis prendre en compte les recommandations faites ; ceci permettra au gouvernement d’améliorer l’élaboration du budget dans les années à venir, de même que son exécution.

dimanche 18 décembre 2011

Nommé ambassadeur du Bénin au Japon

Rufin Zomahoun dévoile sa vision
Le 14 décembre dernier, Rufin Zomahoun a été fait ambassadeur du Bénin au Japon. Approché, le nouveau chef de la mission diplomatique du Bénin dans onze pays de l’Asie et de l’Océanie avec résidence à Tokyo au Japon apprécie la portée de sa nouvelle responsabilité. Il a dévoilé par la même occasion sa vision pour ce que doit être désormais les relations diplomatiques entre le Bénin et l’ « empire du soleil levant ».
Les relations diplomatiques entre le Bénin et le Japon, déjà fructueuses, ont besoin d’être renforcées. Aussi faudra-t-il donner une nouvelle dimension au partenariat entre le Bénin et les autres pays placés sous la juridiction de l’ambassade du Bénin au Japon. Ceci par une offensive diplomatique visant l’augmentation des échanges commerciaux et culturels. C’est que sera l’armature principale de l’action qu’envisage mettre en œuvre SEM. Rufin Zomahoun, nouvel ambassadeur du Bénin près le Japon. Autour de cette épine dorsale, l’intéressé met un accent particulier sur la formation des cadres béninoises, avec un accent particulier sur les plus jeunes. Condition essentielle pour assoir la promotion du développement sur une ressource humaine de qualité. Il a par ailleurs souligné qu’il s’appropriera « toutes les bonnes pratiques du passé, s’il y en avait, en accordant désormais une place de choix à la bonne gouvernance » au niveau des services de l’ambassade du Bénin à Tokyo. Il a tenu à partager son rêve de voir le Bénin renforcer sa présence au Japon puis dans les dix autres pays sous sa tutelle. En effet, il a à sa charge par ailleurs les pays comme : les Corées du Nord et du Sud, le Singapour, les Iles Philippines, la Malaisie, l’Indonésie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Bhoutan etc. Pour que son rêve soit une réalité, il faut des moyens importants. C’est pourquoi, il promet agir de sa position actuelle pour contribuer qualitativement au développement économique du Bénin. Pour atteindre ses objectifs, le nouvel ambassadeur croit pouvoir rendre plus dynamique le contacte entre le chef d’Etat béninois et les premiers responsables des Etats dans lesquels il représente désormais le Bénin.
La Reconnaissance du nouvel ambassadeur
SEM. Rufin Zomahoun a indiqué, à l’entame de son intervention, que sa nomination a été pour lui une surprise, mais une surprise plutôt agréable. Pour ce faire, il a remercié le créateur, les mânes des ancêtres, ses parents, ses enseignants et a eu une pensée particulière pour la mémoire de Feu président Hubert Maga. Par la même occasion, il a exprimé sa reconnaissance à l’égard de l’ancien président Mathieu Kérékou qui l’a nommé le premier à son précédent poste de responsabilité au service de l’Administration béninoise. Il remercie enfin et surtout le chef de l’Etat, Boni Yayi, pour la marque de confiance qu’il vient ainsi de lui exprimer. Il fait noter qu’il faut avoir confiance en lui pour lui confier une charge aussi importante. En effet le Japon, est considéré comme étant la deuxième puissance économique et commerciale du monde après les Etats-Unis.
Le nouvel ambassadeur en bref
Jusqu’en mai 2011, Rufin Zomahoun était le Conseiller spécial du président de la République, chargé des affaires économiques en Asie et en Océanie. Poste qu’il a occupé d’avril 2004 à mai 2011. Docteur en sinologie et en sociologie, le nouvel ambassadeur du Bénin près Japon a fait des études supérieures en marketing, en interprétariat (Français, Anglais et Japonais), en journalisme, en linguistique, etc. Au niveau de l’Ordre national du Bénin, il est fait Chevalier en juillet 2002. Aussi, il a reçu diverses distinctions ailleurs dans le monde. On retient le prix de la Jeune Chambre internationale nominant les meilleurs jeunes du monde entier, obtenu en 2001, le prix de la Cour impériale du Japon qu’il a reçu en 2009. Il est par ailleurs président fondateur de la « Fondation Ifè ». Une organisation non gouvernementale à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, qui a plusieurs œuvres sociales à son actif. On peut citer, entre autres, la construction de plusieurs salles de classe et des forages de puits en zones déshéritées ; la formation des jeunes en culture et en langue japonaises avec des bourses de formation supérieure dans les universités japonaises, etc.

lundi 5 décembre 2011

Bénin: Dernières actualités

 Haute cour de justice :Théodore Holo réélu président

Le Gouvernement du Bénin prend de nouvelles
mesures relatives aux primes


Le Conseil des Ministres s’est réuni en séance extraordinaire, le jeudi 1er décembre 2011, sous la présidence effective du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement.
Au cours de la séance, le Conseil des Ministres a examiné un rapport de l’Inspecteur Général d’Etat relatif au paiement des accessoires de salaire (primes et indemnités) au sein des Sociétés d’Etat, des Sociétés d’Economie Mixte, des offices et Etablissements publics nationaux.
De l’examen dudit rapport, il ressort que la situation économique des Sociétés d’Etat, des Sociétés d’Economie Mixte, des Offices et Etablissements publics au Bénin se dégrade de jour en jour. Les taux de profitabilité quasi-nulle et parfois négatifs qu’affichent toutes ces unités de production sont l’illustration tangible de leur situation.
Le Conseil des Ministres a par ailleurs noté que les pratiques de mauvaise gouvernance, sur fonds d’octrois anarchiques de primes et d’indemnités, gonflant les charges d’exploitation sans commune mesure avec les ressources, et ayant conduit à une époque donnée à la faillite et à la dissolution de nombreuses entreprises publiques dans notre pays, ont encore cours dans ces sociétés d’Etat et menacent dangereusement leur survie.
En outre, la Convention Collective générale ainsi que les Conventions Collectives particulières sur la base desquelles fonctionnent les Entreprises d’Etat ont besoin d’actualisation pour être en conformité avec les règles et pratiques de gouvernance dans la sous-région, notamment celles de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (Ohada).
Face à cette situation, le Conseil des Ministres, soucieux de préserver la vie des entreprises publiques de notre pays ainsi que l’emploi et la survie des travailleurs et de leurs familles respectives, a décidé :
- d’instaurer de nouvelles pratiques visant la meilleure gouvernance possible au sein de ces entreprises publiques par l’actualisation du cadre juridique et la mise aux normes des règles de l’Ohada de la Convention Collective générale et des Conventions Collectives particulières qui régissent la gestion de ces unités de production ;
- de mettre en place sous la supervision de l’Inspecteur Général d’Etat, un Comité qui sera chargé de procéder à la relecture de toutes les Conventions Collectives et de proposer au Conseil des Ministres de nouvelles règles visant l’assainissement de la gouvernance au sein des Entreprises publiques de notre pays et prenant en compte la nécessité de définir un nouveau mode de rémunération et d’octroi de primes et indemnités de toutes sortes.
Le Conseil des Ministres saisit la présente occasion pour rappeler au peuple béninois en général et aux travailleurs des entreprises publiques en particulier, que ces entreprises sont des Sociétés d’Etat qui n’appartiennent pas à des individus, mais restent les propriétés de la communauté nationale et de l’Etat béninois qui en est l’actionnaire principal et l’employeur de tous ceux qui y travaillent. En conséquence, ces entreprises doivent être bien gérées pour permettre aux générations présentes et futures d’en tirer le meilleur profit, et d’assurer la prospérité de la nation béninoise.
Le Conseil des Ministres a aussi examiné et approuvé une autre communication de l’Inspecteur Général d’Etat relative au rapport de la Commission de vérification des fonds mis à la disposition du Fonds National de Garantie (Fonaga) dans le cadre du partenariat avec le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (Fnpeej).
Suite à des informations qui lui sont parvenues, le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement a instruit l’Inspecteur Général d’Etat à l’effet de constituer une commission en vue de vérifier :
 l’origine et les motifs des fonds mis à la disposition du Fonaga ;
 l’éligibilité des dépenses effectuées ;
 et la gestion d’ensemble du contrat de partenariat entre le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (Fnpeej) et le Fonaga.
Du rapport de la Commission de vérification, il est à relever que c’est le Gouvernement qui a mis à la disposition du Fonaga, une somme de un milliard (1.000.000.000) de francs Cfa pour assurer la couverture de garantie des crédits complémentaires des promoteurs de Petites et Moyennes Entreprises (Pme) venant du Fnpeej.
Dans ce cadre les dépenses éligibles sont les paiements aux banques bénéficiaires de crédits complémentaires, des encours de crédits non remboursés, considérés comme sinistrés.
De la gestion de cette somme, il ressort que le solde théorique dans les livres du Fonaga est à ce jour de 950 millions de Fcfa, placés en dépôt à termes et en comptes courants dans les banques.
La plupart des dossiers soumis à l’activation de la garantie de Fonaga n’ont pas bénéficié de crédits complémentaires des banques. Cette situation est liée à la réticence des banques dont les conditions d’octroi de crédit sont plus rigides, surtout face aux projets de jeunes promoteurs sans expérience qui, pour la plupart, ne présentent aucune garantie réelle en dehors des 50% du FONAGA.
L’examen de cette communication révèle que le Fonaga et le Fnpeej sont des structures mises en place par l’appui du Gouvernement dans le cadre de la promotion des Pme/Pmi et de l’insertion des jeunes dans la vie active.
L’ensemble de ces structures qui demeurent sous l’emprise de l’Etat à travers le mécanisme mis en place, devrait permettre une utilisation rationnelle des fonds mis à leur disposition pour propulser les jeunes à leur employabilité.
En approuvant ledit rapport, le Conseil des Ministres, en décidant du maintien de ces deux structures interdépendantes à travers le mécanisme mis en place, a recommandé leur amélioration par une relecture du contrat de partenariat avec un suivi rigoureux de l’Etat dans son exécution.
Aussi le Conseil des Ministres a-t-il instruit le Ministre chargé de la Micro finance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes à l’effet :
1. de veiller au suivi rigoureux de l’utilisation des fonds de l’Etat mis à la disposition du Fonaga dans le cadre de toutes ses activités et d’en rendre compte périodiquement au Conseil des Ministres ;
2. d’inviter les deux parties à procéder à la relecture du contrat de partenariat Fnpeej-Fonaga en le réhabilitant et en tenant compte des réformes en cours au niveau du Fnpeej ;
3. d’instruire la Directrice Générale du Fnpeej à s’assurer du bouclage définitif du financement complémentaire avant la mise en place du crédit Fnpeej ;
Par ailleurs, le Conseil des Ministres a recommandé entre autres au Conseil d’Administration du Fonaga :
1. de faire réaffecter le milliard reçu au profit de l’Etat ;
2.de faire imputer les ressources ultérieurement mobilisées dont le milliard à un compte de provisions réglementées ;
3. de faire ouvrir un journal auxiliaire risque Fnpeej pour l’imputation des opérations de couverture des risques garantis par le Fonaga pour le compte des promoteurs Fnpeej en vue de mettre en exergue la traçabilité des opérations réalisées dans le cadre du partenariat ;
4. de faire un compte rendu périodique au FNPEEJ des opérations effectuées dans le cadre strict du partenariat notamment celles relatives aux promoteurs de projets recommandés par le Fnpeej.
Le Conseil des Ministres a également examiné et approuvé une proposition du Ministre de l’Economie et des Finances relative à la mise en place d’un audit permanent des opérations commerciales des recettes de douanes.
Il est de notoriété publique que le budget de l’Etat béninois est essentiellement fiscal. Or, depuis quelques années les ressources mobilisées sont de plus en plus insuffisantes pour faire face, de manière significative, aux charges qu’impliquent les ambitions d’émergence de notre pays et les besoins de bien-être social des populations.
En effet, les ressources internes connaissent une tendance baissière d’année en année, tandis que la raréfaction de l’aide au développement s’accentue dans un contexte de crise économique et financière internationale généralisée qui menace la stabilité des Etats.
Pour renforcer les réformes engagées par l’Etat béninois visant à inverser cette tendance et afin de s’assurer du bon fonctionnement du dispositif financier et de la fiabilité du système informatique douanier à tous les niveaux, de manière à maximiser les effets attendus desdites réformes, il est apparu impérieux de mettre en place un audit permanent des opérations commerciales des recettes de douanes par des experts professionnels compétents et indépendants.
Dans ce cadre, le Conseil des Ministres a instruit le Ministre de l’Economie et des Finances, aux fins de procéder par appel d’offres et dans les meilleurs délais, au recrutement d’un Cabinet d’audit pouvant mobiliser les compétences en matière de procédures et opérations douanières et d’exploitation de système informatique implanté dans un environnement douanier.
Fait à Cotonou,
le 02 décembre 2011
Le Secrétaire Général du Gouvernement,
Eugène Dossoumou
Suite à la présentation du rapport de l’Inspecteur général d’Etat relatif au paiement des accessoires de salaires aux personnels en poste dans les sociétés d’Etat, les sociétés d’économie mixte, les offices et les établissements publics nationaux, le Conseil des ministres réuni le jeudi 1er décembre 2011, en séance extraordinaire, a pris de nouvelles mesures. Cette nouvelle décision est prise suite à la suspension des primes suivie de la levée de la suspension intervenues au cours du mois de novembre 2011. Celles-ci prévoient l’instauration du cadre juridique de ces entreprises, l’assainissement de la gouvernance, et bien d’autres réformes. Lire le compte rendu de la séance, présenté par le secrétaire général du gouvernement.
Le président sortant de la Haute cour de justice, le professeur Théodore Holo, agrégé de droit constitutionnel, a été élu le vendredi 2 décembre 2011 pour un nouveau mandat de deux ans à la tête de l’institution. C'était à la majorité des 13 nouveaux juges membres qui y siègent. En effet, tous les membres ont répondu présents le vendredi dernier à la deuxième convocation du président du bureau d’âge, le juge Kora Zimé.

Réinstallé sans surprise, à la tête de l'instution chargée de juger les plus hautes autorités du pays pour les fautes commises dans l'exeercice ou à l'occasion de l'exercice de leur fonction, Le Professeur Théodore Holo, s'adressant à l'assistance, est revenu sur le fonctionnement de l’institution. Il a proposé à cette occasion, des pistes de réflexion pour en améliorer l’efficacité.  « ... ce n’est pas toujours facile de poursuivre un président quand il est en fonction » a-t-il affirmé pour exprimer les faiblesses évidentes de l'institution dont il préside la destiné. Tirant leçon de l'expérience française en matière de poursuite de chef d'Etat, il cite les exemples de poursuite contre les anciens présidents Valéry Giscard d'Estaing et jaques Chirac pour conclure à la délicatesse de la tâche assignée à son institution ainsi que son impuissance à bnien d'égard. Le nouveau président de la Haute cour de justice a exprimé, en signe d'engagement, sa volonté de lutter contre l’impunité, qui parfois peut être préjudiciable au développement et à la paix sociale. S’agissant des réformes, Théodore Holo estime que la loi organique de l’institution doit être modifiée, de même que l'architecture de sa constitution, afin de la rendre effectivement fonctionnelle. A cet effet, il se dit prêt, avec son équipe, à travailler pour mériter la confiance des Béninois.

vendredi 2 décembre 2011

Débat autour de la monnaie des pays de l'UEMOA

LE GOUVERNEUR DE LA BCEAO REJETTE L’EVENTUALITE D’UNE DEVALUATION DU CFA
Le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), M. Tiémogo Myelick Koné, a démenti mardi dans la capitale nigérienne la rumeur faisant état d’une éventualité de dévaluation du franc CFA. Il a été forcé à intervenir par les médias qui agitent depuis plusieurs jours l’éventualité d’une dévaluation de la monnaie qu’ont en partage la plupart des pays francophones d’Afrique. Lire l’article tiré du site Xinhuanet. Nous publions le présent texte dans les mêmes conditions que celui qui rapportait la rumeur il y a quelques jours.
« Il n’a jamais été question de dévaluer le franc CFA ! », ces mots rassurants ont été prononcés mardi par M. Tiémogo Myelick Koné, qui venait de sortir d’une audience que lui a accordée le président nigérien, M. Issoufou Mahamadou.
Démentant toute éventualité de dévaluation du franc CFA, il a expliqué que « ceux qui font courir ce genre de rumeur ne savent certainement pas ce qui est la dévaluation, ils ne savent pas ce que ça représente, pourquoi on la fait, qui la fait, et comment on la fait ».
Pour lui, les auteurs de rumeur faisant d’une prochaine dévaluation de cette monnaie ignorent les efforts fournis par les Etats de l’Union depuis quelques années, à la faveur des initiatives PPTE, pour arriver à la situation actuelle de croissance qui s’établit dans l’économie. « Actuellement tous les Etats de l’UEMOA ont une croissance soutenue, la SORAZ est un exemple qui montre que cette croissance sera confortée, soutenue et même accentuée.
Donc s’ils savaient cela, ils n’auraient pas parlé de dévaluation. Dévaluation, il n’en a jamais été question », a assuré le gouverneur de la BCEAO. Depuis quelques jours, des spéculations persistantes annoncent une dévaluation du franc CFA, le 1er janvier 2012. M. Tiémogo Myelick Koné séjourne au Niger où il a pris part à l’inauguration de la Raffinerie de pétrole de Zinder et à la Table ronde de bailleurs de fonds sur le financement de la boucle de chemin de fer reliant les villes de Cotonou (Bénin), Dosso-Niamey- Téra (Niger), Ouagadougou (Burkina Faso) et Abidjan (Côte d’Ivoire).
Source : Xinhuanet
Publié le 02 décembre 2011

jeudi 24 novembre 2011

Conséquences de la crise économique mondiale

Le franc Cfa dévalué le 1er janvier 2012?

NB: Le texte dont la teneur suit, est un article d'un confrère ivoirien, tiré d'un journal paraissant en Côte d'Ivoire. Nous le publions ici parce que nous sommes préoccupés par le sujet abordé. Déjà, en dehors de toute dévaluation du Franc Cfa, les effets pervers de l'actuelle crise mondiale doublée de la "crise de l'euro" créent déjà d'énormes distortions dans les économies africaines, notamment celle de l'Uemoa. dans un tel contexte, une dévaluation ne ferait qu'accroître les difficultés déjà suffisament perceptibles actuellement. C'est pouquoi, nous prenons ici le risque de rendre publique la présente information si elle pouvait servir à quelque chose, nous aurions fait oeuvre utile. Lire l'intégralité de l'article du confrère ivoirien.
 
Togo, Bénin, Niger, Burkina Faso… le quotidien ivoirien "Notre voie" dévoile l’objet de la tournée ouest-africaine de Ouattara. C’est une information exclusive. Les pays membres de la zone Cfa n’ont pas fini de souffrir. Cette fois, c’est le noir qu’ils vont commencer à broyer. Si rien ne vient entre temps changer la donne, dès le 1er janvier 2012, c’est-à-dire dans 40 jours, le F Cfa sera dévalué à nouveau. La parité fixe qui jusque-là était de 1 euro=655,59 F Cfa, passera à 1 euro=1000F Cfa.
 
Selon un diplomate européen, c’est pour apporter cette information aux chefs d’Etat de l’Uemoa qu’Alassane Dramane Ouattara a fait le tour de la sous-région la semaine dernière. Il a été mandaté, selon le diplomate, par le président français Nicolas Sarkozy. « En Afrique centrale, c’est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d’informer ses homologues de la Cemac mais aussi des Comores », ajoute notre source. Le diplomate assure que Sarkozy, compte tenu des problèmes que le Président sénégalais rencontre actuellement et surtout à cause de sa grande susceptibilité, a tenu à parler personnellement à Abdoulaye Wade, lequel devrait informer son petit voisin Bissau-guinéen. Comme on peut s’en douter, cette mesure de dévaluation du F Cfa est venue de la grave crise que traverse en ce moment l’Europe de l’euro et que seule, l’Allemagne supporte à travers ses caisses. C’est donc la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui, selon nos sources, a demandé à son homologue français, Nicolas Sarkozy, de mettre de l’ordre dans les ex-colonies françaises avant qu’il ne soit tard. Mais si l’on regarde bien le schéma, il ne s’agit pas, à travers cette mise en garde de Mme Merkel, de sauver les économies des pays de la zone F Cfa. Il s’agit bien d’aider la France à éviter de sombrer, ce qui pourrait plomber la zone euro, l’Allemagne ne pouvant plus à elle seule financer les déficits de cette zone. Mais qu’est-ce que la dévaluation du F Cfa peut bien apporter à la France au plan financier et budgétaire ? Beaucoup, beaucoup trop même.
Au travers de la guerre militaire qu’elle a menée ouvertement en Côte d’Ivoire pour renverser Laurent Gbagbo, la France a réussi à mettre sous l’éteignoir, tous les nationalistes et autres souverainistes dont le fondement de la politique est de redonner à l’Afrique, toute sa dignité. Laquelle devrait lui permettre de diversifier ses relations commerciales et politiques avec le reste du monde et non plus seulement avec l’ancienne puissance coloniale. Le cas de la Côte d’Ivoire est édifiant à cet égard. Aujourd’hui, tout semble dire que les accords de 1961, lendemain des indépendances, ont été réveillés. Les sociétés françaises ont récupéré tous les marchés. Bouygues est présent partout et il ne serait pas surprenant que, pour acheter désormais sur le marché mondial, l’Etat de Côte d’Ivoire passe forcément par l’Etat français. En d’autres termes, c’est en France que nous allons désormais acheter tout. Et comme tout cela se fait en devise (euro), nous allons dépenser beaucoup de Cfa pour obtenir peu de produits. Ce qui arrangerait vraiment la France, si l’on tient compte de l’ensemble des pays de la zone Cfa qui vont acheter sur le marché français ou qui vont être obligés de faire transiter leurs marchandises par les ports et aéroports français. Si l’on ajoute à cela l’exploitation honteuse de nos ressources à laquelle se livre en toute impunité la France, on peut dire que le pari est gagné pour Paris de trouver les milliards d’euro qu’elle cherche partout pour combler son déficit.
De l’avis d’un expert, les pays africains vont contribuer, avec cette mesure, pour 40% de leurs avoirs, au colmatage du déficit français. Comme en janvier 1994, lors de la première dévaluation, les pays africains qui font la manche recevront encore beaucoup d’argent des pays européens. Puisqu’il leur suffit de dégager 1 million d’euro pour que cela se transforme en 1milliard de F Cfa. Parions ! Les hagiographes des différents palais présidentiels chanteront à l’unisson la fameuse chanson qui ne leur réussit pourtant pas : « Pluie de milliards !!! ».
Oubliant que cet argent est à rembourser non seulement avec des intérêts mais en devise. Conséquence, la dette des pays africains toujours sous la coupole de Paris va accroître de façon vertigineuse. Sacrifiant ainsi les futures générations africaines qui, une fois aux affaires, passeront le clair de leur temps à rembourser des dettes. Depuis que Ouattara est parvenu au pouvoir, les prix des produits alimentaires de première nécessité ne font qu’augmenter à la vitesse grand V. A partir du 1er janvier prochain, ça va être plus grave. La dévaluation ne peut nous servir que si nous exportons beaucoup. Tout le monde le sait. Tous les pays de l’espace francophone importent presque tout : produits manufacturés, riz, bois, poisson etc. A partir du mois de janvier 2012, c’est maintenant 1000 fcfa pour un euro. Au moment de servir le marché intérieur, les commerçants revendeurs devront tenir compte de cette nouvelle parité fixe. Les prix vont donc gonfler et ça va chauffer dans les marmites ! Le prix du carburant va suivre la flèche dans le sens vertical. Et on n’y pourra rien. Malheur aux pauvres populations africaines !
Abdoulaye Villard Sanogo
(Quotidien "Notre Voie" Côte d’Ivoire)

mercredi 23 novembre 2011

En réponse à la lettre ouverte de l'opposition béninoise au Pape

SEM Boni Yayi, président de la République du Bénin
en arrière plan, son premier ministre Irené Koupaki
  Boni Yayi rencontre l’opposition
Les représaentants du regroupement politique de l'opposition "Union fait la Nation" ( Un ) ont été reçus le mardi 22 novembre 2011 au Palais de la présidence de la République. La délégation, conduite par son président, M. Bruno Amoussou, est allée s’enquérir des contours du dialogue politique proposé et maintes fois évoqué, par le chef de l’Etat, mais qui tarde à être mis en pratique.

La délégation de l’Union fait la Nation qui était reçue ce mardi par le président Boni Yayi au palais de la présidence de la République était également composée du coordonateur général de l'Union, Antoine Kolawolé Idji, de l’ancien ministre, Théophile Montcho et des députés Augustin Ahouanvoébla et Eric Houndété. Cette rencontre a été obtenue au lendemain de la publication de la lettre ouverte que ledit regroupement politique de l'opposition a adressée au Pape Benoît XVI qui était en visite au Bénin du 18 au 20 novembre 2011. On pourrait dire que la plainte du président Bruno Amoussou a fait mouche. De sources dignes de foi, l’Union fait la Nation s’est rendue au palais de la République pour s’informer des réelles motivations qui sous-tendent l’appel au dialogue politique lancé par le président Yayi Boni. les membres de la délégation ont voulu savoir les raisons de l’organisation du dialogue politique avant de prendre la moindre décision dans ce cadre. Mieux, le président Bruno Amoussou et les siens veulent en savoir davantage sur les conditions de la mise en œuvre de l’initiative. Mais rien de concret n’a été retenu à la fin de l’audience qui n’aura duré que 30 minutes. Le chef de l’Etat et les responsables de l’Union devraient se revoir très prochainement pour donner du contenu au nouveau cadre de discussions mis en route.
Il convient de souligner que cette rencontre est la première  que le président de la République et les membres de l’opposition ont eue depuis la présidentielle qui a constaté en avril 2011 la réélection controversée de Boni Yayi.

Une tache indélébile à l'occasion de la visite du Pape

 
Lettre ouverte de l'Union fait la Nation au Pape


A l’occasion de la visite du Pape Benoît XVI au Bénin, le regroupement de partis politiques, "Union fait la Nation" ( Un ) s’est adressé au chef de l’Eglise catholique dans une lettre datant du 16 novembre 2011. L’Un, une formation politique se réclamant de l'Opposition, y a dénoncé une régression des acquis démocratiques au Bénin au cours de ces dernières années. Elle a invité la Conférence épiscopale nationale à continuer, avec le soutien du Saint père, de s’impliquer dans la résolution des difficultés sociopolitiques nationales. Lire la lettre dont la teneur suit.

Cotonou, le 16 novembre 2011
L’Union fait la Nation
A
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI
N/Réf. : 020./UN/PDT/CG/SP/11
Très Saint Père,
Nous souhaitons respectueusement à Votre Sainteté la plus chaleureuse bienvenue et un excellent séjour en terre africaine du Bénin. Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance d’avoir choisi ce pays pour délivrer votre message au peuple de Dieu en Afrique. Votre visite est un honneur et un encouragement pour tous les Africains en lutte pour la vie. L’Union fait la Nation, qui vous fait parvenir cette correspondance, est un regroupement de partis politiques en désaccord avec la politique du Président Boni YAYI, actuellement au pouvoir au Bénin. Nous nous permettons ainsi d’emprunter le seul canal à notre portée pour nous adresser à vous.
Depuis la visite de Votre Sainteté au Cameroun en 2009, nous avons accueilli avec confiance les préoccupations que vous aviez confiées aux Evêques africains. Elles portent sur la Réconciliation, la justice et la paix. Parce qu’elles font l’objet de nos réflexions depuis lors, nous voudrions saisir cette opportunité pour souligner leur actualité et l’écho particulièrement favorable qu’elles rencontrent auprès des populations. En 2010, elles ont inspiré notre démarche de pardon mutuel, de réconciliation et de rassemblement.
S’il est vrai que la mondialisation, telle qu’elle fonctionne, traduit une perte des valeurs notamment de justice et de solidarité, cela explique difficilement toutes les déchéances morales et politiques auxquelles nous assistons. Les abus de positions dominantes, dans les relations entre les personnes, les familles ou les communautés à l’intérieur de nos pays ou entre les Etats, nourrissent nos interrogations sur la préservation d’une paix durable. Au Bénin, nous étions fiers de nos acquis démocratiques et de l’éclosion des libertés arrachées à un parti-Etat. Malheureusement, ces conquêtes auxquelles ont contribué des Prélats de l’Eglise catholique et des Autorités morales de stature exceptionnelle, enregistrent depuis quelques années une constante régression :
- Les Institutions républicaines et de contre pouvoir, qui assuraient un équilibre social et politique acceptable, ont perdu leur indépendance et ne garantissent plus d’espace d’expression de différences, encore moins de contradictions.
- La confiscation et l’achat des moyens de communication rendent inaudible toute parole jugée indésirable.
- La privation arbitraire et illégale du droit de vote de milliers de citoyens et leur exclusion du processus de choix des dirigeants de leur pays engendrent des frustrations aux conséquences imprévisibles.
- Les détournements de suffrages des électeurs, pour s’accaparer du pouvoir de façon frauduleuse, sèment les germes de conflits et d’antagonismes difficiles à réconcilier. Nous en avons fait l’expérience à l’occasion de l’établissement d’une liste électorale lors des dernières consultations et de déroulements de scrutins.
- La corruption généralisée, magnifiée et amplifiée à l’occasion des activités électorales, a détruit la valeur du travail. La promotion du gain facile a provoqué dans notre pays la ruine de milliers de compatriotes, abusés par des comportements équivoques de hautes autorités au côté d’escrocs. De pauvres citoyens ont ainsi perdu plus de 225 millions d’euros en 2010, bien au-delà du montant total des investissements publics durant la même année. Or, en Afrique et dans le monde, nous avions bâti notre renommée sur la qualité de notre travail.
Les discours ne manquent pourtant pas pour condamner officiellement et publiquement ces faits. Il s’agit de déclarations de principes, anesthésiantes, parfois chantées et dansées, que les actes démentent quotidiennement.
Très Saint Père,
Le Bénin a bénéficié, dans certaines circonstances difficiles de son histoire sociale et politique récente, du courage, de la clairvoyance et du dévouement d’autorités de l’Eglise catholique. L’action de Bernardin Cardinal GANTIN, de vénérée mémoire, et celle de Monseigneur Isidore de SOUZA, ont éclairé le chemin et permis au pays d’éviter des crises qui, ailleurs, se seraient sans doute transformées en violences sanglantes. Nous leur disons Merci. Ces dernières années, la société béninoise subit des traumatismes qui sont autant de menaces pour la réconciliation, la justice et la paix. Pendant ces temps de souffrance, elle aurait aimé qu’une parole de vérité fût dite à qui la méritait. Nous l’attendions de nos Autorités morales qui, pour la plupart, n’ont pas pris ce risque. Certaines se sont tues, tout simplement.
Cependant nous voudrions remercier la Conférence épiscopale pour son implication dans la résolution de difficultés qui surviennent dans notre pays. Elle le fait autant qu’elle le peut, peut-être en deçà de nos immenses attentes. L’Eglise catholique, qui célèbre les cent cinquante ans d’évangélisation du Bénin, a été constamment présente dans l’histoire de notre pays durant cette période. Elle y a joué un rôle déterminant que nous saluons et encourageons. Aussi voudrions-nous compter sur Elle pour inscrire dans nos cœurs et dans nos comportements la réconciliation, la justice et la paix.
Nous espérons humblement que vous continuerez de vous souvenir de l’Afrique dans vos prières.
Nous vous prions d’agréer, Très Saint Père, l’hommage déférent de notre très haute considération.

L’Union fait la Nation
Bruno Ange-Marie AMOUSSOU
Le Président
 

mardi 22 novembre 2011

Actualités ouest africaines

L’UEMOA confirme la nomination de Cheikh Hadjibou Soumaré
 
L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a confirmé la nomination de l’ancien Premier ministre sénégalais, Cheikh Hadjibou Soumaré, au poste de président de la commission de ladite organisation, dans un communiqué le vendredi dernier. Telle est l'information publiée par le site internet de "telediaspora.net". Selon la même source, M. Soumaré était membre de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), au titre de la République du Sénégal. Une nomination qui met fin à plusieurs mois de fonctionnement au rabais de la commission depuis que les ambitions présidentielles du précédent président ont pris le pas sur toutes les activités de l'organisation régionale.
 

dimanche 20 novembre 2011

A l'occasion de la visite du souverin pontif au Bénin

 Les Vérités de Benoit XVI au Continent Africain


Le 19 novembre 2011, à l'occasion de sa rencontre avec les corps constitués de la nation béninoise au Palais de la présidence de la République, Sa Sainteté, le Pape Benoît XVI s'est adressé aux classes politiques africaines. Voici le discours qu'il a prononcé.

Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les représentants des Autorités civiles, politiques et religieuses, Mesdames et Messieurs les Chefs de mission diplomatique, Chers frères dans l’Épiscopat, Mesdames, Messieurs, chers amis, DOO NUMI ! (salut solennel en fon) Vous avez désiré, Monsieur le Président, m’offrir l’occasion de cette rencontre devant une assemblée prestigieuse de personnalités.

 
C’est un privilège que je sais apprécier, et je vous remercie de grand coeur pour les aimables paroles que vous venez de m’adresser au nom de l’ensemble du peuple béninois. Je remercie également Monsieur le représentant des Corps Constitués pour ses mots de bienvenue. Je forme les voeux les meilleurs à l’intention de toutes les personnalités présentes qui sont des acteurs de premier ordre, et à différents niveaux, de la vie nationale béninoise. Souvent, dans mes interventions antérieures, j’ai uni au mot Afrique celui d’espérance. Je l’ai fait à Luanda voici deux ans et déjà dans un contexte synodal. Le mot espérance figure d’ailleurs plusieurs fois dans l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus que je vais signer tout à l’heure. Lorsque je dis que l’Afrique est le continent de l’espérance, je ne fais pas de la rhétorique facile, mais j’exprime tout simplement une conviction personnelle, qui est également celle de l’Église. Trop souvent, notre esprit s’arrête à des préjugés ou à des images qui donnent de la réalité africaine une vision négative, issue d’une analyse chagrine. Il est toujours tentant de ne souligner que ce qui ne va pas ; mieux encore, il est facile de prendre le ton sentencieux du moralisateur ou de l’expert, qui impose ses conclusions et propose, en fin de compte, peu de solutions adaptées. Il est tout aussi tentant d’analyser les réalités africaines à la manière d’un ethnologue curieux ou comme celui qui ne voit en elles qu’un énorme réservoir énergétique, minéral, agricole et humain facilement exploitable pour des intérêts souvent peu nobles. Ce sont là des visions réductrices et irrespectueuses, qui aboutissent à une chosification peu convenable de l’Afrique et de ses habitants. J’ai conscience que les mots n’ont pas partout le même sens. Mais, celui d’espérance varie peu selon les cultures. Il y a quelques années déjà, j’ai consacré une Lettre encyclique à l’espérance chrétienne. Parler de l’espérance, c’est parler de l’avenir, et donc de Dieu ! L’avenir s’enracine dans le passé et le présent. Le passé, nous le connaissons bien, regrettant ses échecs et saluant ses réalisations positives. Le présent, nous le vivons comme nous le pouvons. Au mieux j’espère, et avec l’aide de Dieu ! C’est sur ce terreau composé de multiples éléments contradictoires et complémentaires qu’il s’agit de construire avec l’aide de Dieu. Chers amis, je voudrais lire, à la lumière de cette espérance qui doit nous animer, deux réalités africaines qui sont d’actualité. La première se réfère plutôt de manière générale à la vie sociopolitique et économique du continent, la seconde au dialogue interreligieux. Ces réalités nous intéressent tous, car notre siècle semble naître dans la douleur et avoir du mal à faire grandir l’espérance dans ces deux domaines particuliers. Ces derniers mois, de nombreux peuples ont manifesté leur désir de liberté, leur besoin de sécurité matérielle, et leur volonté de vivre harmonieusement dans la différence des ethnies et des religions. Un nouvel État est même né sur votre continent. Nombreux ont été également les conflits engendrés par l’aveuglement de l’homme, par sa volonté de puissance et par des intérêts politico-économiques qui font fi de la dignité des personnes ou de celle de la nature. La personne humaine aspire à la liberté ; elle veut vivre dignement ; elle veut de bonnes écoles et de la nourriture pour les enfants, des hôpitaux dignes pour soigner les malades ; elle veut être respectée ; elle revendique une gouvernance limpide qui ne confonde pas l’intérêt privé avec l’intérêt général ; et plus que tout, elle veut la paix et la justice. En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort. Ces maux affligent certes votre continent, mais également le reste du monde. Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente. Il veut participer à la bonne gouvernance. Nous savons qu’aucun régime politique humain n’est idéal, qu’aucun choix économique n’est neutre. Mais ils doivent toujours servir le bien commun. Nous nous trouvons donc en face d’une revendication légitime qui touche tous les pays, pour plus de dignité, et surtout pour plus d’humanité. L’homme veut que son humanité soit respectée et promue. Les responsables politiques et économiques des pays se trouvent placés devant des décisions déterminantes et des choix qu’ils ne peuvent plus éviter. De cette tribune, je lance un appel à tous les responsables politiques et économiques des pays africains et du reste du monde. Ne privez pas vos peuples de l’espérance ! Ne les amputez pas de leur avenir en mutilant leur présent ! Ayez une approche éthique courageuse de vos responsabilités et, si vous êtes croyants, priez Dieu de vous accorder la sagesse ! Cette sagesse vous fera comprendre qu’étant les promoteurs de l’avenir de vos peuples, il faut devenir de vrais serviteurs de l’espérance. Il n’est BUREAU DE PRESSE DU SAINT-SIÈGE 3/2 pas facile de vivre la condition de serviteur, de rester intègre parmi les courants d’opinion et les intérêts puissants. Le pouvoir, quel qu’il soit, aveugle avec facilité, surtout lorsque sont en jeu des intérêts privés, familiaux, ethniques ou religieux. Dieu seul purifie les coeurs et les intentions. L’Église n’apporte aucune solution technique et n’impose aucune solution politique. Elle répète : n’ayez pas peur ! L’humanité n’est pas seule face aux défis du monde. Dieu est présent. C’est là un message d’espérance, une espérance génératrice d’énergie, qui stimule l’intelligence et donne à la volonté tout son dynamisme. Un ancien archevêque de Toulouse, le Cardinal Saliège disait : « Espérer, ce n’est pas abandonner ; c’est redoubler d’activité ». L’Église accompagne l’État dans sa mission ; elle veut être comme l’âme de ce corps en lui indiquant inlassablement l’essentiel : Dieu et l’homme. Elle désire accomplir, ouvertement et sans crainte, cette tâche immense de celle qui éduque et soigne, et surtout de celle qui prie sans cesse (cf. Lc 18, 1), qui montre où est Dieu (cf. Mt 6, 21) et où est l’homme véritable (cf. Mt 20, 26 et Jn 19, 5). Le désespoir est individualiste. L’espérance est communion. N’est-ce pas là une voie splendide qui nous est proposée ? J’y invite tous les responsables politiques, économiques, ainsi que le monde universitaire et celui de la culture. Soyez, vous aussi, des semeurs d’espérance ! Je voudrais maintenant aborder le second point, celui du dialogue interreligieux. Il ne me semble pas nécessaire de rappeler les récents conflits nés au nom de Dieu, et les morts données au nom de Celui qui est la Vie. Toute personne de bon sens comprend qu’il faut toujours promouvoir la coopération sereine et respectueuse des diversités culturelles et religieuses. Le vrai dialogue interreligieux rejette la vérité humainement égocentrique, car la seule et unique vérité est en Dieu. Dieu est la Vérité. De ce fait, aucune religion, aucune culture ne peut justifier l’appel ou le recours à l’intolérance et à la violence. L’agressivité est une forme relationnelle assez archaïque qui fait appel à des instincts faciles et peu nobles. Utiliser les paroles révélées, les Écritures Saintes ou le nom de Dieu, pour justifier nos intérêts, nos politiques si facilement accommodantes, ou nos violences, est une faute très grave. Je ne peux connaître l’autre que si je me connais moi-même. Je ne peux l’aimer, que si je m’aime moi-même (cf. Mt 22, 39). La connaissance, l’approfondissement et la pratique de sa propre religion sont donc essentielles au vrai dialogue interreligieux. Celui-ci ne peut que commencer par la prière personnelle sincère de celui qui désire dialoguer. Qu’il se retire dans le secret de sa chambre intérieure (cf. Mt 6, 6) pour demander à Dieu la purification du raisonnement et la bénédiction pour la rencontre désirée. Cette prière demande aussi à Dieu le don de voir dans l’autre un frère à aimer, et dans la tradition qu’il vit, un reflet de la vérité qui illumine tous les hommes (Nostra Aetate 2). Il convient donc que chacun se situe en vérité devant Dieu et devant l’autre. Cette vérité n’exclut pas, et elle n’est pas une confusion. Le dialogue interreligieux mal compris conduit à la confusion ou au syncrétisme. Ce n’est pas ce dialogue qui est recherché. Malgré les efforts accomplis, nous savons aussi que, parfois, le dialogue interreligieux n’est pas facile, ou même qu’il est empêché pour diverses raisons. Cela ne signifie en rien un échec. Les formes du dialogue interreligieux sont multiples. La coopération dans le domaine social ou culturel peut aider les personnes à mieux se comprendre et à vivre ensemble sereinement. Il est aussi bon de savoir qu’on ne dialogue pas par faiblesse, mais qu’on dialogue parce que l’on croit en Dieu. Dialoguer est une manière supplémentaire d’aimer Dieu et le prochain (cf. Mt 22, 37) sans abdiquer ce que l’on est. Avoir de l’espérance, ce n’est pas être ingénu, mais c’est poser un acte de foi en un avenir meilleur. L’Église catholique met ainsi en oeuvre l’une des intuitions du Concile Vatican II, celle de favoriser les relations amicales entre elle et les membres de religions non-chrétiennes. Depuis des décennies, le Conseil Pontifical qui en a la gestion, tisse des liens, multiplie les rencontres, et publie régulièrement des documents pour favoriser un tel dialogue. L’Église tente de la sorte de réparer la confusion des langues et la dispersion des coeurs nées du péché de Babel (cf. Gn 11). Je salue tous les responsables religieux qui ont eu l’amabilité de venir ici me rencontrer. Je veux les assurer, ainsi que ceux des autres pays africains, que le dialogue offert par l’Église catholique vient du coeur. Je les encourage à promouvoir, surtout parmi les jeunes, une pédagogie du dialogue, afin qu’ils découvrent que la conscience de chacun est un sanctuaire à respecter, et que la dimension spirituelle construit la fraternité. La vraie foi conduit invariablement à l’amour. C’est dans cet esprit que je vous invite tous à l’espérance. Ces considérations générales s’appliquent de façon particulière à l’Afrique. Sur votre continent, nombreuses sont les familles dont les membres professent des croyances différentes, et pourtant les familles restent unies. Cette unité n’est pas seulement voulue par la culture, mais c’est une unité cimentée par l’affection fraternelle. Il y a naturellement parfois des échecs, mais aussi beaucoup de réussites. Dans ce domaine particulier, l’Afrique peut fournir à tous matière à réflexion et être ainsi une source d’espérance. Pour finir, je voudrais utiliser l’image de la main. Cinq doigts la composent, et ils sont bien différents. Chacun d’eux pourtant est essentiel, et leur unité forme la main. La bonne entente entre les cultures, la considération non condescendante des unes pour les autres, et le respect des droits de chacune sont un devoir vital. Il faut l’enseigner à tous les fidèles des diverses religions. La haine est un échec, l’indifférence une impasse, et le dialogue une ouverture ! N’est-ce pas là un beau terrain où seront semées des graines d’espérance ? Tendre la main signifie espérer pour arriver, dans un second temps, à aimer. Quoi de plus beau qu’une main tendue ? Elle a été voulue par Dieu pour offrir et recevoir. Dieu n’a pas voulu qu’elle tue (cf. Gn 4, 1ss) ou qu’elle fasse souffrir, mais qu’elle soigne et qu’elle aide à vivre. À côté du coeur et de l’intelligence, la main peut devenir, elle aussi, un instrument du dialogue. Elle peut faire fleurir l’espérance, surtout lorsque l’intelligence balbutie et que le coeur trébuche. Selon les Saintes Écritures, trois symboles décrivent l’espérance pour le chrétien : le casque, car il protège du découragement (cf. 1 Th 5, 8), l’ancre sûre et solide qui fixe en Dieu (cf. Hb 6, 19), et la lampe qui permet d’attendre l’aurore d’un jour nouveau (cf. Lc 12, 35-36). Avoir peur, douter et craindre, s’installer dans le présent sans Dieu, ou encore n’avoir rien à attendre, sont autant d’attitudes étrangères à la foi chrétienne (cf. saint Jean Chrysostome, Homélie XIV sur l’Epitre aux Romains, n. 6, PG 45, 941C) et, je crois, à toute autre croyance en Dieu. La foi vit le présent, mais attend les biens futurs. Dieu est dans notre présent, mais il vient aussi de l’avenir, lieu de l’espérance. La dilatation du coeur est non seulement l’espérance en Dieu, mais aussi l’ouverture au souci des réalités corporelles et temporelles pour glorifier Dieu. À la suite de Pierre dont je suis le successeur, je souhaite que votre foi et votre espérance soient en Dieu (cf. 1 P 1, 21). C’est là le voeu que je formule pour l’Afrique tout entière, elle qui m’est si chère ! Aie confiance, Afrique, et lève toi ! Le Seigneur t’appelle. Que Dieu vous bénisse ! Merci.